Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias
Mata Hari, agent H 21 est un film franco-italien réalisé par Jean-Louis Richard sorti en 1965. En 1914, Mata Hari, une belle danseuse « exotique », devient espionne au service de l'Allemagne. Sur ordre d'un certain Ludovic, elle attire chez elle François Lassalle, afin de subtiliser les précieux documents dont il est détenteur. Elle réussit mais s'éprend de l'officier. Une nouvelle mission lui incombe. François, désespérément jaloux, rompt. Mata Hari, d'abord réfugiée en Espagne, revient en France dans l'espoir de le retrouver... Surpris par une patrouille allemande, François est tué. Mata Hari, trahie par les Allemands eux-mêmes, est fusillée dans les fosses de Vincennes.
Mata Hari, agent H 21 de Jean-Louis Richard avec Jeanne Moreau - Jean-Louis Trintignant - Hella Petri - Claude Rich - Franck Villard - Marie Dubois
Fiche technique
Distribution
Le titre est une fausse piste. Inutile de chercher ici la vérité historique sur la célèbre danseuse espionne qui, durant la guerre de 14-18, fut accusée de servir d'agent aux services du renseignement allemand. Ici, le débat toujours actuel (coupable ou non coupable ?) est délibérément ignoré par deux amoureux de Jeanne Moreau, dont le seul désir est de filmer passionnément une actrice en pleine gloire : Jean-Louis Richard (à la réalisation), son ex-mari, et François Truffaut, qui venait de la diriger dans Jules et Jim (crédité comme scénariste-dialoguiste).
Les deux hommes ont imaginé que c'est l'amour qui a mené Mata Hari au poteau d'exécution (elle fut fusillée en 1917 dans les fossés de Vincennes). On assiste donc à deux de ses missions, d'abord auprès d'un beau capitaine dont elle s'éprend, puis d'un colonel balourd dans un bunker. Le film touche par sa modestie. Il est inégal, avec des invraisemblances et des changements de ton, d'abord fantaisiste, avec une ambiance de roman-feuilleton Belle Epoque, puis lyrique et franchement tragique. Mais le « one-woman-show » de Jeanne Moreau est irréprochable, et on peut s'amuser à inventorier les signes qui renvoient à l'univers de Truffaut : Marie Dubois, amoureuse transie sur un quai de gare ; Charles Denner en bidasse, Albert Rémy (le papa des Quatre Cents Coups) dans une de ses dernières apparitions... Et, bien sûr, Jean-Pierre Léaud en fils de baronne exalté. Bernard Génin