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Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias

Gray Martin

Martin Gray, pseudonyme de Mieczysław Grajewski ou Mietek Grajewski, est un écrivain franco-américain, d'origine juive polonaise, né à Varsovie (Pologne), le 27 avril 1922 et mort à Ciney (Belgique), le 25 avril 2016.

Gray Martin Gray Martin

Il est d'abord connu pour son livre Au nom de tous les miens (1971), dans lequel il décrit une partie de sa vie et notamment le drame d'avoir perdu à deux reprises toute sa famille, d'abord dans les camps d'extermination nazis, puis dans l'incendie de sa maison dans le Sud de la France. Rédigé par le journaliste Max Gallo, ce livre a été réputé mêler fiction et réalité. Ce témoignage est par conséquent sujet à controverse. Le 1er septembre 1939, les nazis envahissent la Pologne. Martin Gray a alors dix-sept ans. Transféré dans le ghetto de Varsovie où son père travaille au Judenrat, il trouve le moyen d'en sortir en soudoyant des soldats nazis et devient ainsi un contrebandier. Plusieurs fois par jour, il fait des aller-retour pour ramener de la nourriture dans le ghetto grâce aux tramways. Lors d'une rafle, son père est attrapé pour être déporté. Grâce à ses connaissances, Martin lui sauve la vie en l'aidant à s'échapper.

Plus tard, sa mère, ses deux frères et lui-même sont déportés à Treblinka, où sa mère et ses frères sont exterminés immédiatement. Compte tenu de sa santé physique il n'est pas tué, et travaille dans divers kommandos, dont les sonderkommandos, qui sont chargés d'extraire les corps des chambres à gaz. Il réussit à s'échapper de ce secteur et à retravailler dans les secteurs de réception des déportés. Il travaille alors dans un kommando chargé de trier le linge et de le charger dans les wagons. Il peut ainsi s'enfuir de Treblinka en se camouflant dans un wagon. De nuit, il se jette hors du train et traverse divers villages où il informe la population de ce qui se passe à Treblinka, mais personne ne le croit. À son retour à Varsovie, il retrouve son père, qu'il croyait mort, mais qui, quelques jours plus tard, lors de l'insurrection du ghetto, sera abattu devant ses yeux, parmi un groupe de Juifs qui s'étaient jetés sur des SS après s'être rendus.

Il rejoint ensuite l'Armée rouge où il finit la guerre, et marche sur Berlin le 30 avril 1945. Comme officier de la NKVD, il est décoré d'ordres prestigieux de l'Armée rouge : ordre de l’Étoile rouge, ordre de la Guerre patriotique et Ordre d'Alexandre Nevski. Cent dix membres de sa famille sont morts pendant la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, il décide d'aller rejoindre sa grand-mère maternelle à New York en 1947. Il s'y enrichit en vendant à des antiquaires américains des porcelaines et des lustres non antiques, qu'il fait fabriquer en Europe. Citoyen américain en 1952, il rencontre Dina Cult en 1959 qui devient son épouse. Ils s'installent dans le Sud-Est de la France, à Tanneron, non loin de Mandelieu, où il devient exploitant agricole. Le 3 octobre 1970, lors de l'incendie du Tanneron, il perd son épouse et ses quatre enfants. Au bord du suicide, il déclare avoir décidé de lutter pour devenir un témoin et trouver encore une fois la force de survivre, l'écriture devenant alors, d'après lui, une thérapie.

Depuis, Martin Gray s'est remarié deux fois et est père de cinq enfants. En 2001, après plus de quarante ans passés dans le Var, Martin Gray s'installe en Belgique, à Uccle, dans l'agglomération de Bruxelles. À partir de 2005, il habite à Cannes. En 2012, il s'installe à Ciney dans le Condroz belge où il est fait citoyen d'honneur le 21 juillet 2013. Il est retrouvé mort à son domicile dans la nuit du 24 au 25 avril 2016. S'attachant à faire vivre le souvenir des siens, il crée la fondation Dina Gray à vocation écologique, chargée de lutter contre les incendies de forêts et pour la protection de l'Homme à travers son cadre de vie. Martin Gray a été le président de l'Arche de la Défense à Paris durant plusieurs années (1989-2001). Il a été également membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence.

Malgré une douzaine d'ouvrages publiés, Martin Gray dit ne pas se considérer lui-même comme écrivain, mais plutôt comme un témoin. « Je n'écris pas, je crie », affirme-t-il dans une interview en 2004. Ses livres sont au service de ses activités philanthropiques, comme le montre la préface de Max Gallo à Au nom de tous les miens : « Martin Gray voulait dire sa vie. Parce que, pour les siens disparus, pour lui-même, pour sa fondation, il avait besoin de parler, besoin qu'on sache. » Une controverse existe au sujet d’Au nom de tous les miens. Gitta Sereny accuse Gray et Max Gallo d'avoir inventé le séjour de Gray à Treblinka. Pierre Vidal-Naquet, après avoir d'abord emboîté le pas à Gitta Sereny, s'est laissé convaincre par des attestations fournies par Martin Gray et a retiré ses accusations contre lui, mais a continué à reprocher à Max Gallo d'avoir pris des libertés avec la vérité. En 2010, Alexandre Prstojevic, universitaire spécialiste de littérature, mentionne dans une même phrase les livres de Martin Gray, de Jean-François Steiner et de Misha Defonseca comme exemples de récits « qui ont tous en commun de laisser planer un doute sur l'identité de leurs auteurs et la réalité de leur présence durant les événements relatés ».

Publications

  • Au nom de tous les miens, avec Max Gallo : 1971 (1re éd.26); 1975, Le Livre de Poche (ISBN 2-2530-0847-8 et 978-2-2530-0847-7) ; 2002, Pocket, 384 p. (ISBN 2-2661-2221-5 et 978-2-2661-2221-4)
  • For Those I Loved (trad. de Anthony White, 1972, puis de Anne-Marie Dujany, 2006) ; 2006, Hampton Roads Publishing Company, Inc. 432 p. (ISBN 1-5717-4527-0 et 978-1-5717-4527-9)
  • Le Livre de la vie : pour trouver le bonheur, le courage et l'espoir : 1973 (1re éd.) ; (ISBN 2-2660-7918-2) ; 1999, J'ai Lu (ISBN 2-2771-2839-2) ; 2005, Les Éditions du Rocher, 327 p. (ISBN 2-2680-5409-8 et 978-2-2680-5409-4)
  • A Book of Life: To Find Happiness, Courage and Hope (trad. de Michael Roloff) : 1975, Seabury Press, 213 p, (ISBN 0-8164-9225-5 et 978-0-8164-9225-1)
  • Les Forces de la vie : 1975 (1re éd.) ; (ISBN 2-2210-0206-7) ; 2006, Les Éditions du Rocher (ISBN 2-2680-5810-7)
  • The Force of Life : 1978, New American Library, 197 p. (ISBN 0-4510-8123-4 et 978-0-4510-8123-0)
  • Les Pensées de notre vie : 1977 (1re éd.) ; (ISBN 2-2321-1348-5)
  • La vie renaîtra de la nuit : 1977 (1re éd.) ; (ISBN 2-2210-6304-X)
  • Le Nouveau Livre : 1980 (1re éd.), Robert Laffont (ISBN 2-2210-0528-7 et 978-2-2210-0528-6)
  • J'écris aux hommes de demain : 1983 (1re éd.) ; (ISBN 2-2210-1277-1)
  • La Maison humaine : 1984 (1re éd.), Robert Laffont, 179 p. (ISBN 2-2210-4640-4)
  • Entre la haine et l'amour : 1990 (1re éd.) ; (ISBN 2-2210-6969-2)
  • Vivre debout : 1993 (1re éd.) ; (ISBN 2-2210-7723-7)
  • La Prière de l'enfant : 1994 (1re éd.) ; (ISBN 2-2660-6854-7)
  • Au nom de tous les hommes : 2004 (1re éd.), Les Éditions du Rocher, 276 p. (ISBN 2-2680-5182-X et 978-2-2680-5182-6) ; 2006, Pocket, 224 p. (ISBN 2-2661-5725-6 et 978-2-2661-5725-4)
  • Ma vie en partage, entretiens avec Mélanie Loisel27,28 : 2014 (1re éd.), Les Éditions de l'Aube, 225 p. (ISBN 2-8159-0963-4 et 978-2-8159-0963-1)
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