D'Unienville Alix

Publié le par Mémoires de Guerre

Alix Marrier d'Unienville est née le 8 mai 1918, à l'île Maurice. En 1940, à Londres, elle s'engage dans les FFL comme secrétaire au QG du général de Gaulle. Puis elle est nommée agent du service secret britannique Special Operations Executive, section RF. Parachutée en France, elle est capturée par l'armée allemande et envoyée en déportation, mais elle parvient à s'enfuir. Après la guerre, elle devient hôtesse de l'air, reporter et écrivain. Comme résistante, elle eut pour pseudos « Myrtil » et « Marie-France ». Elle est décédée le 10 novembre 2015 à l'âge de 97 ans.

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La famille Marrier d'Unienville, anoblie en 1703, originaire d'Île-de-France s'est fixée à l'Île Maurice au XVIIIe siècle. Ses armes portent : d'azur au chevron d'or surmonté d'un croissant d'argent et accompagné en chef de 2 roses d'or et en pointe d'une foi d'argent. Parmi ses ancêtres, figure Marie Claude Marrier, baron d'Unienville, (1766-1831), chevalier de l'Ordre de Saint-Louis, capitaine de vaisseau de la Marine royale. Il combattit sous les ordres de l'amiral de Grasse au cours de la Guerre d'indépendance des États-Unis. Alix est la fille de Jules-Noël Marrier d'Unienville (1888-1959), écrivain mauricien et d'Hélène Marrier de Lagatinerie (1886-1959). Une de ses soeurs, Marie-Thérèse est religieuse. Son frère, France Charles, s'engage dans les Forces françaises libres en 1943.

1918. Naissance à Maurice le 8 mai. 1926. Elle quitte Maurice avec sa famille pour la France à l'âge de sept ans. 1940. Sa famille quitte la France pour Londres. Elle écrit des textes d'émissions de radio. Elle est ensuite engagée comme secrétaire au quartier général du bureau du général de Gaulle à Londres. Elle est secrétaire d'Alexandre Parodi, et de l'un de ses adjoints pour la zone nord, Roland Pré (ORONTE). Elle se spécialise dans la production de tracts de propagande destinés à être répandus en France occupée.; 1943. Elle est engagée dans le Special Operations Executive (SOE), section RF, et entreprend l'entraînement spécial.

1944. 31 mars. Avec le nom de guerre « Myrtil », elle est parachutée clandestinement en France en compagnie d'un jeune agent secret, sur le terrain « Dentelle » dans la région de Saint-Aignan (Loir-et-Cher), avec deux valises, l'une contenant des documents et l'autre 40 millions de francs destinés à la Résistance. Elle atterrit dans un arbre, se libère de son parachute avec un couteau et récupère les deux valises. Sur message de confirmation de la BBC « Deux anges viendront faire de la dentelle ce soir », elle est récupérée par des résistants locaux qui, en l'absence du responsable du terrain, ont un peu de mal à récupérer les nombreux conteneurs et colis parachutés avec elle. Elle prend le train pour Paris, sa destination finale. Dans la capitale française, elle est attachée au responsable du délégué de De Gaulle contrôlant la zone nord de la France. Avec le rang de lieutenant, elle est chargée d'organiser des transmissions radio. Elle travaille en étroite collaboration avec la résistance française. Elle accomplit plusieurs missions consistant à recevoir des renseignements d'agents de la résistance et à les transmettre par radio à Londres.

6 juin. C'est le D-day (débarquement en Normandie). Sur une imprudence d'un compagnon de son groupe, elle est arrêtée avec deux camarades, dont Pierre-Henri Teitgen, futur ministre, par le Sicherheitsdienst (SD). Après un long interrogatoire, les agents allemands fouillent son appartement et établissent la preuve de son appartenance à la résistance en découvrant une grosse somme d'argent. Elle est emprisonnée, longuement interrogée par les Allemands et va leur donner de faux renseignements. Son compagnon de lutte arrêté en même temps qu'elle sera torturé à plusieurs reprises. Enfermée à la prison de Fresnes, elle essaie plusieurs fois de s'enfuir sans succès. Puis feignant la folie, elle est enfermée à l'hôpital psychiatrique de Sainte-Anne, puis à la Pitié-Salpêtrière. Ramenée à Fresnes, elle est ensuite renvoyée au fort de Romainville. 15 août. Avec des milliers d'autres, elle est empilée dans les wagons à bestiaux du tristement célèbre « train de la mort » à destination des camps de Buchenwald et de Ravensbrück.

16 août. De temps en temps, le convoi s'arrête et les prisonniers doivent marcher le long de la voie. À Méry-sur-Marne, elle parvient à s'enfuir. Recueillie par des villageois, elle est cachée, secourue et soignée par Monsieur Haous, garde-champêtre, puis par la famille Thouvenot à Saâcy-sur-Marne, chez qui elle reste deux semaines. À la libération, elle est ramenée à Paris par les Américains. Elle est correspondante de guerre des forces américaines en Extrême-Orient. Sous différents pseudonymes, elle collabore à de nombreux journaux, en France et à l'étranger. Elle entre à Air France, où elle devient l'une des premières hôtesses de l'air. Elle écrit plusieurs livres. Elle se retire dans une région qui domine la Méditerranée. Morte le 10 novembre 2015, elle est enterrée le 16 novembre à Versailles.

Publié dans Résistants

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