Museveni Yoweri

Publié le par Roger Cousin

Museveni Yoweri Yoweri Museveni (né en 1944), homme politique et millionnaire ougandais, président de la République de l'Ouganda depuis 1986. Né à Ntungamo dans sud-ouest de l'Ouganda, Yoweri Kaguta Museveni est le fils d'un riche propriétaire terrien. Il appartient au groupe tutsi des Nyankole. Il reçoit le nom de Museveni (de "seven", "sept" en anglais) en hommage au septième bataillon de l'armée coloniale britannique « Abaseveni », au sein duquel ont servi des milliers d'Ougandais pendant la Seconde Guerre mondiale.

Élève à l'école de Ntare, il part faire des études de sciences et d'économie à l'université de Dar es Salaam en Tanzanie de 1967 à 1970, où il rejoint les mouvements nationalistes radicaux et devient président du Front des étudiants africains révolutionnaires (USARF). C'est au sein du Front de libération du Mozambique (Frelimo), qui combat le pouvoir colonial portugais et qu'il apprend les techniques de la guérilla.

En 1970, il rentre en Ouganda et intègre l'administration du président Milton Obote, comme membre des services secrets. Après le coup d'État d'Idi Amin Dada en 1971, il fuit en Tanzanie. Il revient en Ouganda en 1979 à la tête de la guérilla aidée par l'armée tanzanienne. Museveni, est alors un personnage populaire, mais son parti, le Mouvement patriotique ougandais, est largement battu aux élections de 1980, qui ramènent Obote à la tête de l'État. Prétextant un truquage des élections, Museveni se retire dans son fief pour mettre sur pied l'Armée de résistance nationale, une force de guérilla qui chasse Obote de la présidence en janvier, avec l'aide décisive des exilés tutsi rwandais réunis au sein du Front patriotique rwandais (FPR) du futur président Paul Kagamé 1986.

Il est l'auteur d'un ouvrage intitulé Selected Articles on the Uganda Resistance War, publié en Ouganda en 1986. Depuis qu'il a pris le pouvoir, Museveni maintient un État militarisé, en s'attachant à restaurer la paix dans un pays meurtri par la guerre civile et à faire redémarrer une économie moribonde. D'abord guidé par les principes économiques marxistes qui s'avèrent être un échec, il change de stratégie et fait de l'Ouganda le "bon élève du FMI" en suivant les recommandations de l'institution financière, avec des résultats plutôt positifs. De 1991 à 1992, Museveni préside l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et il est généralement considéré comme représentatif de la nouvelle génération de leaders africains.

En mai 1996, Museveni remporte la première élection présidentielle à se tenir en 16 ans, avec 74 % des suffrages. Il est le seul candidat à cette élection car il considère que le multipartisme est un « concept occidental ». En 1997, il introduit la gratuité de l'école primaire1. Opposé à cinq autres candidats, il est réélu en mars 2001 avec 69,3 % des voix. Quand la guerre civile débute au Zaïre voisin, les soldats de Museveni seront un soutien important au dissident Laurent-Désiré Kabila qui renversera Mobutu. Après s'être brouillé avec Kabila, président du Zaire, rebaptisé Congo, l'armée de Museveni luttera avec les rebelles de Jean-Pierre Bemba contre Kabila, mais ce soutien de Museveni aura un prix, ces soldats ne se gêneront pas pour piller les mines de diamants à Kisangani et d'or en Ituri. Museveni en tirera un gros profits. Ces opérations militaires seront soutenues par la Grande-Bretagne et les États-unis.

De nombreux groupes le considèrent comme un génocidaire ayant profité de la guerre pour s'enrichir sans prendre compte du bien être de son peuple. Des rumeurs circulent même sur le nombre de ses femmes, un harem qu'il aurait constitué avec des femmes forcées de lui obéir. Les États-Unis commencent à dire qu'ils "s'inquiètent" de la politique du président. En juillet 2005, il fait adopter par le Parlement une modification de la Constitution pour lui permettre de se présenter à la prochaine élection présidentielle afin d'y briguer un troisième mandat. À l'issue des élections du 23 janvier 2006, il est réélu président de la République avec 60 % des voix. Au scrutin du 18 février 2011, il remporte 68 % des suffrages.


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