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Ligue de la Patrie Française

La Ligue de la patrie française a été créée à la fin de l'année 1898, dans le cadre de l'Affaire Dreyfus en France. Elle rassemblait des antidreyfusards intellectuels et mondains : une vingtaine d'académiciens, tels que François Coppée, Jules Lemaître et Paul Bourget, des membres de l'Institut de France ainsi que des artistes et écrivains bien en vue. Citons Degas, Renoir, le musicien Vincent d'Indy, le peintre et dessinateur Forain, Caran d'Ache, le caricaturiste Job, etc.

Jules Lemaître - Maurice Barrès - François Coppée
Jules Lemaître - Maurice Barrès - François Coppée
Jules Lemaître - Maurice Barrès - François Coppée

Jules Lemaître - Maurice Barrès - François Coppée

La Ligue de la patrie française demeurera mondaine et conservatrice. Elle regroupait à la fois des professeurs et des artistes, mais aussi des anciens boulangistes et des bonapartistes) irrités par les intellectuels dreyfusards. Fondée en réaction à la création de la Ligue des droits de l'homme, la Patrie française avait pour objectif de fédérer et d'organiser les forces antidreyfusardes. Son action est restée limitée. Elle ne survit pas à l'affaire Dreyfus, non plus que la Ligue des Patriotes de Paul Déroulède ; la Ligue sera dissoute officiellement en 1904. Les deux principales têtes pensantes de la Ligue sont l'écrivain Maurice Barrès et le critique littéraire Jules Lemaître.

Contrairement à l'autre penseur du nationalisme conservateur du moment, Charles Maurras, Barrès demeure républicain, mais "césariste", proche d'une idée bonapartiste du gouvernement. Cette ligue incarne bien le passage du "nationalisme ouvert" au "nationalisme fermé" (selon une typologie de Michel Winock) qui s'opère en France et en Europe à la fin du XIXe siècle. Au début du XIXe siècle, le nationalisme participe de l'idée libérale d'autodétermination des peuples et des émancipations nationales dans toutes les révolutions démocratiques, anti-coloniales et anti-impérialistes de l'Europe et des Amériques (succession d'indépendances nationales).

Encore en 1870-1871, en France, c'est la gauche républicaine et sociale qui défend le patriotisme français et refuse de baisser les armes devant l'envahisseur allemand. Gambetta le républicain, comme la Commune sont animés par cet engouement patriotique. Puis, avec Boulanger d'abord, et Barrès ensuite, le nationalisme est de plus en plus récupéré par la droite comme force politique. Jusqu'ici les droites traditionnelles invoquaient la souveraineté du monarque, du Pape, et non celle du peuple, laissée aux nationalistes libéraux et républicains.

Avec l'affaire Dreyfus, les républicains se divisent et, malgré le patriotisme des Jean Jaurès et de Georges Clemenceau, la revendication nationaliste devient un étendard de la droite en France et en Europe de l'Ouest avant d'être renouvelée en dehors de cette Europe par la vague anticolonialiste et décentralisatrice de l'après-guerre et des années 1960-70. La Ligue de la patrie française, quoique éphémère, a incarné cette mutation, plaçant à sa tête des républicains en quête d'autoritarisme tels que Barrès. Parmi les autres membres de la Ligue on peut mentionner : Godefroy de Cavaignac, Paul Déroulède, Jules Guérin, René Doumic, Georges Thiébaud, Gabriel Syveton.

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