Hötzendorf Franz Conrad von

Publié le par Rodney42

Hötzendorf Franz Conrad vonLe baron, puis comte Franz Conrad von Hötzendorf, né le 11 novembre 1852 à Penzing, dans la banlieue de Vienne en Autriche, et mort le 25 août 1925 à Bad Mergentheim, dans le Bade-Wurtemberg en Allemagne, est un aristocrate autrichien qui fut maréchal de l'armée royale et impériale austro-hongroise (KuK) de 1906 à 1918. Né en 1852, le 11 novembre, d'une famille anoblie par l'empereur (son grand-père est fait baron en 1810) dans la banlieue de Vienne (Penzing). Le nom de Hötzendorf est tiré en 1816 de sa grand-mère (Palatinat) d'après le nom de son domaine.

Il sera fait comte (Graf) en 1918. Son père, colonel d'un régiment de hussards, a fait les campagnes contre Napoléon, et a pris sa retraite après une blessure. Sa mère, née Kübler, est d'un milieu artistique. Il entre jeune dans une académie militaire (hadaprodiskolava de Hainburg), fait une ascension rapide. Il se marie en 1886 avec Wilhemine Le Beau qui lui donne quatre fils (Conrad, Irvin, Herbert et Egon). Conrad l'ainé meurt en 1915 à Davos, des blessures subies pendant la campagne de Roumanie. Le second est blessé au siège de Prömsel. Le troisième est tué à la bataille de Lemberg, sur le front russe.

Il épouse, le 19 octobre 1915, Virginia von Reininghaus en secondes noces, une italienne connue lors d'un voyage à Trieste. Ce remariage induit de nombreuses tensions aussi bien dans la famille que dans la société autro-hongroise, remontant jusqu'à l'empereur; pour résoudre ces problèmes religieux, il fallut recourir à une adoption par un ami hongrois pour contourner le blocage.

Il est en novembre 1906 chef d'état-major. Prônant des réformes dans l'armée, il a des plans grandioses pour l'armée impériale. Il a des vues opposées à de nombreuses personnes en prônant des guerres préventives contre la Serbie et contre l'Italie. l'empereur lui aurait dit « l'Autriche n'a jamais commencé une guerre » ce à quoi il aurait répondu: « malheureusement non, votre Majesté ». Il menait souvent une politique d'ouverture envers les Slaves, contre les Allemands, et sentait les tensions ethniques en jeu dans l'Empire. Il prônait une ouverture magyare car il en redoutait le séparatisme au temps de l'héritier François-Ferdinand. Il entre en disgrâce, en 1911, mais est rappelé en 1912 à l'époque des Guerres balkaniques. Il faisait savoir haut et fort qu'il avait demandé vingt-cinq fois à mener une guerre préventive contre la Serbie. Il est l'artisan du plan en cas de guerre : si les Russes restent neutres, une attaque en masse sur le front serbe doit avoir lieu. Si les Russes entrent en guerre, il faut alors concentrer les forces sur le front oriental.

Le 28 juin 1914, l'archiduc François-Ferdinand et sa femme sont assassinés à Sarajevo. Le baron Conrad von Hötzendorf est le principal acteur d'une attaque préventive contre les Serbes, car c'est un partisan de la guerre, mais quand les Russes déclarent la mobilisation générale (30 juillet 1914), l'Autriche-Hongrie déclare la guerre le 6 août, et le front s'ouvre en Galicie. Le front serbe va stagner jusqu'à l'entrée dans le conflit de la Bulgarie (5 octobre 1915). La gestion du front russe par Conrad von Hötzendorf est critiquée, notamment à cause des 1 800 000 morts qu'elle a provoqués. L'entrée dans le conflit des Roumains (17 août 1916) fait basculer les équilibres dans la région. À partir de ce moment, l'immixtion de l'état-major allemand ne cessera plus.

Il paye ses échecs et est envoyé s'occuper du front italien. De nouveaux échecs en Italie mènent à sa promotion au titre de commandant de la Garde Impériale, au titre de comte et à une fin de carrière. Il démissionne en juillet 1918. Il meurt le 25 août 1925. La fin de la guerre voit la chute de son monde. Il se retire à Innsbruck pour écrire ses Mémoires, ce qui devait défendre ses buts et ses mérites. Il est tenant du darwinisme social, défend le rapport de force entre les humains, entre les peuples et la prépondérance du fort sur le faible. Il défend cette attitude d'impérialisme. Conrad projetait l'annexion de la Pologne, de la Serbie, du Monténégro. Il reprend la politique de Metternich dans le rôle du allamrezon (seul comptent les intérêts de l'Empire) au dessus des intérêts des nations. L'Empire tient un rôle économique et colonial en premier, et social en second. Il ne se rend pas compte, comme certains à son époque, que cette contrainte sur les peuples affaiblit l'État impérial. Le réveil des nations se fait avec violence comme le prouve la fin de la Première Guerre mondiale.

Il était très éloigné des réalités matérielles, tant dans ses écrits que dans ses ordres militaires. Les exemples dans ses campagnes en Galice, en Serbie, en Italie montrent que les conditions météorologiques, les ordres firent des pertes humaines énormes (plus d' 1 800 000 soldats). Ses capacités d'abstraction en firent toutefois un génie militaire, mais la puissance allemande entrant en lice aux côtés des Austro-hongrois donne alors la prépondérance à leurs vues.


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