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Robert Gustave Fuchs, dit Robert Florey, est un réalisateur, scénariste, acteur et producteur de cinéma franco-américain (naturalisé en 1926), né le 14 septembre 1900 à Paris 9e, mort le 16 mai 1979 à Santa Monica (Californie). Robert Florey a fait la plus grande partie de sa carrière à Hollywood.
Orphelin très jeune, Robert Florey est élevé en Suisse. À son retour à Paris, en 1920, il collabore notamment à plusieurs magazines de cinéma, dont Cinémagazine et à La Cinématographie française. Alors qu’il est à Nice pour interviewer Louis Feuillade, celui-ci l’engage comme assistant et comme acteur sur L'Orpheline. Avec sa longue silhouette dégingandée et son éternel sourire, il apparaît dans vingt-cinq courts métrages de Feuillade. Parti en 1921 à Hollywood comme envoyé spécial de Cinémagazine, il s’y installe et devient tour à tour gagman pour la Fox, directeur de la publicité pour le couple Douglas Fairbanks-Mary Pickford, ami intime et chargé de relations publiques de Rudolph Valentino et interviewer de toutes les grandes stars hollywoodiennes. Ses rencontres lui fourniront la matière de nombreux articles qui deviendront ensuite des livres tels que Deux ans dans les studios américains (1924).
En 1927, après avoir été l’assistant de King Vidor et de Josef von Sternberg à la MGM, Florey réalise ses premiers courts métrages dont le côté poétique et même surréaliste surprend comme dans Vie et mort de 9413, figurant d’Hollywood (1928) sur un figurant rêvant d’être une vedette mais qui ne sera qu’un matricule à Hollywood et au ciel. Engagé ensuite par Paramount Pictures, il est envoyé aux Studios de Long Island pour réaliser les premiers essais parlants et chantants des stars de la compagnie. Dans la foulée, il met en scène Night Club, premier long métrage parlant de la Paramount, puis reçoit la "mission impossible" de diriger les Marx Brothers dans leur premier film Noix de coco (1929). Ces fantaisistes iconoclastes apprécieront ce jeune réalisateur français de tout juste vingt-neuf ans, curieux, inventif, et à l’humour malicieux. Fin 1929, Robert retrouve la France pour tourner notamment L’amour chante avec Florelle et Fernand Gravey. Puis c’est Le Blanc et le Noir avec Raimu, adaptée d’une pièce de Sacha Guitry qui n’aurait pas été montrable aux États-Unis aux lois encore ségrégationnistes.
Revenu à Hollywood et désireux de mettre en scène un film d’horreur, Robert Florey travaille à l’adaptation de Frankenstein de Mary Shelley qu’il devait réaliser mais la réalisation est finalement confiée à James Whale. À titre de consolation, Universal Pictures demande à Florey d’adapter à l’écran une nouvelle d'Edgar Allan Poe, Double assassinat dans la rue Morgue, avec Béla Lugosi. Avec l’aide du chef opérateur Karl Freund il a élaboré des décors représentant le Paris du XIXe siècle s’inspirant des films expressionnistes allemands. Pour beaucoup d’historiens du cinéma, comme William K. Everson, les meilleures réussites de Florey sont les films à petit budget qu’il a tournés pour Paramount Pictures à la fin des années 1930, comme Hollywood Boulevard (1936), King of Gamblers (1937), et Dangerous to Know (1938).
Ces films sont remarquables par leur rythme rapide, leur ton cynique et l’usage d’éclairage et d’angles de camera semi-expressionnistes. À noter aussi 3 films arec Anna May Wong, dont le thriller La Fille de Shangaï (Daughter of Shanghai). Jusqu’en 1950, Robert Florey inscrit à sa filmographie particulièrement variée près de soixante titres, parmi lesquels on peut encore citer la comédie douce-amère Ex-Lady (1932) avec Bette Davis, deux classiques de l’horreur avec Peter Lorre : The Face Behind the Mask (1941) et La Bête aux cinq doigts (1946),. et même un Tarzan, Tarzan et les sirènes (1948). Il fait des comédies musicales, des films "exotiques" comme Le chant du désert (1943) avec Victor Francen et Marcel Dalio, ou La légion étrangère (1948) avec Vincent Price servant en Indochine. En 1946, Florey participe de façon très active à l’écriture, à la préparation et au tournage de Monsieur Verdoux, de Charlie Chaplin.
À partir des années 1950, Robert Florey se tourne vers la télévision. On lui attribue trois cents mises en scène. Il filme notamment le « Loretta Young Show », «L’histoire de Doreen Maney» (1960) du feuilleton Les Incorruptibles avec Robert Stack. Il fait un dernier épisode de Au-delà du réel en 1963. Puis il se consacre à l’écriture de ses souvenirs: La lanterne magique (1966) et Hollywood année zéro (1972). Injustement oublié dans son pays natal, le trop modeste
Robert Florey, véritable aventurier français du cinéma, décède des suites d’un cancer dans sa soixante-dix neuvième année, le 16 mai 1979, à Santa Monica, tout près de son cher Hollywood. En 1939 Robert Florey a épousé l’actrice figurante Virginia Dabney, originaire d’Atlanta.
Article Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Florey