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Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias

Diagne Blaise

Blaise Diagne, né le 13 octobre 1872 à Gorée, mort le 11 mai 1934 à Cambo-les-Bains, est le premier député africain élu à la Chambre des députés française. Il est également le premier noir sous-secrétaire d'État aux Colonies. Né d'un père sérère, cuisinier et marin, et d'une mère manjaque originaire de Guinée-Bissau, Galaye M'Baye Diagne est très tôt adopté par la famille Crespin qui lui donne le prénom de Blaise.

Il apprend très tôt à lire, à écrire et bénéficie d’une éducation solide qui s'appuie sur d'incontestables qualités intellectuelles. Il figure ainsi au palmarès de la distribution des prix de l'école laïque de Saint-Louis en août 1884. Boursier du gouvernement, le jeune Diagne va poursuivre ses études en France à Aix-en-Provence. Malade, il revient à Saint‑Louis pour suivre les cours de l'école secondaire Duval où il sera major de sa promotion en 1890.

Il entreprend avec succès le concours de fonctionnaire des douanes en 1891. En septembre 1899, à Saint-Denis, Diagne est devenu franc-maçon. Il est le premier Africain à siéger, dès 1922, au Conseil de l'Ordre du Grand Orient de France. Il bénéficie de ce parrainage jusqu'à sa mort en 1934, tout en étant largement soutenu par les milieux parlementaires auxquels il renvoie, par effet de miroir, l'image du parfait assimilé. En revanche, les nationalistes sénégalais (surtout les communistes de l'UIC comme Lamine Senghor) le prennent pour cible.

L'appartenance de Diagne à la franc-maçonnerie explique sans doute qu'il ait été enterré avant l'entrée du cimetière musulman de Soumbédioune à Dakar, les musulmans ayant refusé qu'un franc-maçon puisse reposer à l'intérieur du cimetière.

Entré dans cette administration en 1892, il est d'abord nommé en :

  • 1892 au Dahomey (actuel Bénin),
  • 1897 au Congo français,
  • 1898 à la Réunion,
  • 1902 à Madagascar, dernier poste où ses opinions avancées déplaisent à Gallieni,
  • 1910, Blaise Diagne est nvoyé en Guyane où ses liens avec le gouverneur sont facilités par son appartenance au Grand Orient de France.


Blaise Diagne est élu en 1914 député du Sénégal, bénéficiant du statut des « quatre vieilles » communes (Rufisque, Gorée, Saint-Louis et Dakar). Il est le premier Africain de l'empire colonial français à siéger au Palais-Bourbon, il y est surnommé "la Voix de l'Afrique". Il obtient pour les habitants des quatre communes la citoyenneté en échange de leur conscription en 1916. Membre du groupe Union républicaine-socialiste animé par Maurice Viollette, franc-maçon lui aussi, il est réélu sans interruption jusqu'à sa mort, malgré des campagnes systématiquement hostiles de ses adversaires colonialistes, qui n'aiment pas voir un Africain à l'Assemblée, d'autant que celui-ci est aussi le maire de Dakar. En 1917, lors d'un débat en comité secret, après l'échec de l'offensive Nivelle au Chemin des Dames (avril 1917), le député Diagne expose devant les députés comment les troupes noires furent utilisées par l'État-major français (Mangin) comme de la chair à canon.

Blaise Diagne adhère à la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) en décembre 1917, mais il y reste moins d'une année et demi. Il est alors nommé par Clemenceau Commissaire Général chargé du recrutement indigène en Afrique, en même temps que deux autres socialistes, Compère-Morel, à l'Agriculture, et Fernand Bouisson, à la Marine marchande. Mais Blaise Diagne démissionne du parti et du groupe socialiste début mai 1919, refusant de quitter ses fonctions de commissaire du gouvernement après la répression de la manifestation du 1er mai 1919. Il reste commissaire jusqu'en octobre 1921 (gouvernements Clemenceau, Millerand, Leygues et Briand).

Il revient ensuite au Parti républicain-socialiste, puis passe chez les indépendants de Georges Mandel. Il devient officiellement le premier ministre africain de la République française comme sous-secrétaire d'État aux Colonies de janvier 1931 à février 1932, dans les trois premiers gouvernements de Pierre Laval. « M. Diagne, député du Sénégal, haut commissaire du gouvernement pour le recrutement des troupes noires, vient d'arriver à Dakar où la population indigène lui a fait un accueil enthousiaste. » (mars 1918)

Blaise Diagne devient en janvier 1918 commissaire général chargé du recrutement indigène, qui, sans le titre, lui donne des responsabilités de nature gouvernementale. Il mène avec succès des missions en Afrique occidentale française pour organiser le recrutement militaire en cette période de guerre. De février à août 1918 et de Dakar à Bamako, il essaye de convaincre ses compatriotes de venir se battre en France tout en leur promettant des médailles militaires, un certificat de bien manger, un habillement neuf et surtout la citoyenneté française aux combattants après la guerre. Les primes aux recruteurs sont aussi fortement augmentées. Il réussit à mobiliser 63 000 soldats en Afrique occidentale française, AOF, et 14 000 en Afrique Equatoriale Française, AEF.

Diagne profita des conditions spéciales du conflit pour arracher au Parlement la loi du 29 septembre 1916 qui reconnaissait définitivement la citoyenneté française aux originaires des « quatre communes », sans les soumettre au Code Civil ni leur faire perdre leur statut personnel.

Le souvenir du premier Africain ministre de la République française reste vivant au Sénégal. Plusieurs lieux publics portent son nom : l'avenue Blaise Diagne, une des plus grandes de Dakar, le lycée Blaise Diagne de Dakar et, sous la Présidence de Abdoulaye Wade, l'aéroport international du Sénégal, à une quarantaine de kilomètres de Dakar, a été nommé Aéroport international Blaise Diagne.

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