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Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias

Boniface de Castellane

Marie Ernest Paul Boniface, comte de Castellane-Novejean, puis marquis de Castellane (1917), dit Boni de Castellane, est un dandy et homme politique français, né le 14 février 1867 dans le 7e arrondissement de Paris et mort le 20 octobre 1932 à son domicile du 8e arrondissement à Paris. 

Boniface de Castellane
Jeunesse

Issu d'une illustre et antique lignée originaire de Provence (voir la Maison de Castellane), fils d'Antoine de Castellane, marquis de Castellane-Novejean et de la marquise, née Madeleine Anne Marie Le Clerc de Juigné, Boni de Castellane, frère de Jean de Castellane et de Stanislas de Castellane, partage son enfance entre la résidence de ses parents 27, rue de Constantine (Paris 7e) et le château de Rochecotte en Indre-et-Loire, appartenant à sa grand-mère, Pauline de Talleyrand-Périgord, marquise de Castellane. Il fait ses études au collège Stanislas de Paris, à l'école Sainte-Geneviève, puis au collège des Oratoriens de Juilly (Seine-et-Marne). Après avoir échoué à l'oral de Saint-Cyr, il effectue son service militaire en 1885 au 15e bataillon de chasseurs à pied à Fontainebleau en Seine-et-Marne, puis à Sampigny dans la Meuse. Il voyage en Italie en 1892, au Portugal et en Espagne en 1893.

Mariage

En 1894, il rencontre, à Paris, chez Fanny Read, Anna Gould, fille d'un multimillionnaire américain, Jay Gould, et l'épouse le 4 mars 1895 à New York. La nouvelle comtesse de Castellane est fort laide, petite, légèrement bossue mais à la tête d'une fortune personnelle de 15 millions de dollars (soit plus de 440 millions de dollars de 2015) ce qui fait dire à Boni une phrase restée célèbre : « Elle n'est pas mal vue de dot ! » Le couple s’installe à Paris la même année, d’abord avenue Bosquet. De cette union naissent quatre enfants. Une fille, Marie-Louise (1896), morte en bas âge, puis trois fils nés à Paris, avenue Bosquet pour les deux premiers, au palais Rose pour le dernier-né, en 1902 : Boniface (1897-1946), Georges (1898-1944) et Jason de Castellane, dit Jay (1902-1956). En avril 1896, on pose la première pierre du palais Rose, nouvelle résidence des Castellane, construite par Ernest Sanson, à l’angle de l’avenue du Bois (aujourd’hui avenue Foch) et de l’avenue de Malakoff. On raconte que le jour de son inauguration, Boni de Castellane eut le geste inédit de régler — dans la limite de 500 francs — les loyers des paroissiens nécessiteux de Saint-Honoré-d’Eylau, sa paroisse.

Le journaliste Lucien Corpechot le décrit ainsi : « En haut de son escalier de marbre, sanglé dans sa redingote grise fleurie d'un œillet pourpre, tendant vers les épaules, bombant la poitrine, creusant les reins, la tête en arrière, le nez au vent, des yeux bleus, le teint clair, les cheveux blonds, gai et souriant, grave néanmoins, sentant la noblesse en toutes ses manières, un rien de glorieux, mais avec quelle aisance… » En 1897, Boni de Castellane et Anna Gould achètent un trois-mâts, le Walhalla, sur lequel ils effectuent une croisière en Norvège et en Russie, et la même année, ils acquierent le château du Marais en Essonne, avec 1 200 hectares de terre, puis le château de Grignan dans la Drôme en 1902. Le 8 mai 1898, Boni est élu député des Basses-Alpes dans la circonscription de Castellane ; réélu le 27 avril 1902 face à André Siegfried, son élection est invalidée ; mais il est réélu le 15 janvier 1903, toujours face à André Siegfried. Il est réélu le 6 mai 1906 et son élection est de nouveau invalidée, mais il n'en est pas moins réélu le 30 septembre 1906 ; il est battu le 2 mai 1910. En 1899, il participe aux régates de Cowes en Angleterre avec l’Anna, construit spécialement ; en 1900, il effectue un nouveau voyage aux États-Unis, puis un autre en 1903. La même année, il effectue une croisière à Malte, Constantinople et Venise. 

Divorce

Son épouse — dont il présentait la chambre avec un ton de guide de musée sous les commentaires du type : « Voilà le revers de la médaille... » ou « Voilà la chapelle expiatoire » — se lasse des frasques de son mari volage autant que de ses dépenses immodérées. En janvier 1906, Anna Gould demande la séparation de corps. Le divorce est prononcé le 5 novembre 1906. Boni quitte le palais Rose inachevé, où son chiffre sera effacé après le remariage civil d'Anna Gould le 11 juillet 1908 avec Hélie de Talleyrand-Périgord, fils du prince de Sagan, 5e duc de Talleyrand et cousin de Boniface. Il s'installe chez ses parents rue de Constantine, avant d'acheter un appartement, 2, place du Palais-Bourbon. Il demande l'annulation de son mariage à la Sacrée Rote de Rome, qu'il obtiendra en 1924. Il devient courtier en objets d'art. Le 13 février 1918, l'antiquaire parisien René Gimpel le décrit ainsi dans sa galerie de la rue La Boétie : « Sa poitrine est trop bombée, ses épaules trop carrées, sa taille trop pincée. Il est très dandy, très blond, encore vert, trop vert, très charmeur, trop poupée, et très grand seigneur ». 

Après 1914

Engagé volontaire en 1914 (à l'âge de 47 ans), il sert pendant quelques mois en tant que sergent interprète auprès de l'armée britannique au Havre, où il s'ennuie terriblement. Après quelques mois, « une circulaire de Millerand vint [l']aider à [le] sortir d’embarras : elle renvoyait dans leurs foyers tous les hommes de la classe 87 ». Il vend alors son appartement à Emilio Terry et s'installe à l'hôtel Ritz. En 1915, il se rend à Rome pour obtenir l'annulation de son mariage. En 1918, il achète un hôtel particulier, 71, rue de Lille, où il reçoit des personnalités politiques étrangères réunies à l'occasion de la conférence de la Paix. En 1919, il voyage en Suisse, et rend visite à l'ex-empereur d'Autriche Charles de Habsbourg-Lorraine en exil à Prangins. Albert Besnard fait de lui un portrait qu'il refusera, disant : « Albert Besnard… réussit à me donner l'air d'un noceur affalé contre une colonne à la sortie de chez Maxim's ! » En 1921, il subit les premiers symptômes d'une encéphalite léthargique, séjourne fréquemment à Pau et à Londres, vend son hôtel particulier et achète un appartement avenue Victor-Emmanuel III (actuelle avenue Franklin-D.-Roosevelt). En 1924, il fonde l'association La Demeure historique, avec Joachim Carvalho. Il meurt à son domicile à Paris le 20 octobre 1932, des suites de sa maladie. 

Publications
  • Comment j'ai découvert l'Amérique, 1924 ;
  • L'Art d'être pauvre, 1925 ;
  • Mémoires, introduction et notes d'Emmanuel de Waresquiel, Éditions Perrin, 1986 ;
  • De l'art d'être pauvre, précédé de Comment j'ai découvert l'Amérique, Éditions Tallandier, collection Texto, 2009.
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