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Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias

Aufseherin

Aufseherin (« surveillante ») est le terme utilisé dans la Lagersprache pour désigner une gardienne auxiliaire (SS-Gefolge) des SS dans les camps de concentration nazis. 

Aufseherin
Recrutement

Ces femmes provenaient généralement des classes sociales basse à moyenne et avaient souvent peu d'expérience professionnelle. Les premières étaient des gardiennes de prison débutantes, des coiffeuses, des contractuelles, des chanteuses d'opéra, mais aussi des enseignantes à la retraite, etc.. Ces volontaires avaient vu des petites annonces parues dans les journaux allemands qui demandaient des femmes voulant démontrer leur amour pour le Reich et rejoindre l'organisation Gefolge (auxiliaire) des SS pour les femmes, mais qui était différente de celle des SS dont la conscription était obligatoire. 

Carrières

Au début, en 1938, ces femmes furent entraînées à Lichtenburg. Après 1939, elles s'entraînaient au camp de Ravensbrück, près de Berlin. Le camp de Stutthof (Pologne) a également servi de centre de formation. D'après un article de l'historien Philippe Aziz de 1982, « Selon les témoignages de rescapé, ces femmes SS — en fait « auxiliaires féminines » — ont eu quelquefois des comportements d'une brutalité inouïe et leur apparition semait la terreur parmi les détenues ». Sur la transformation des nouvelles gardiennes en femmes sadiques, nous citons le témoignage, rapporté par Philippe Aziz, de la sociologue Germaine Tillon qui est accablant : « Certaines gardiennes prenaient un plaisir évident à frapper les déportées et tout particulièrement les plus faibles, malades ou visiblement effrayées. Les autres frappaient les prisonnières « avec rudesse et simplicité, comme un paysan sur son âne ». Elles semblaient redoubler de zèle devant leurs collègues masculins comme si elles voulaient mériter une considération spéciale en se montrant particulièrement agressives. » En quelques jours, des jeunes femmes dont certaines étaient issues de la bonne société, se transformaient, pour leur majorité, « en brutale geôlière d'un troupeau de prisonnières ». 

Affectations

En 1942, les premières gardiennes provenant de Ravensbrück arrivèrent à Auschwitz et Majdanek. L'année suivante, les Nazis commencèrent la conscription de femmes en raison de la pénurie de gardiens. Plus tard, durant la guerre, des femmes s'entraînèrent aussi à une échelle moindre dans les camps de Neuengamme, Auschwitz (I, II et III), Plaszow, Flossenbürg, Gross-Rosen, Vught et Stutthof. Le nombre d'Aufseherinnen était généralement bas. Des 55 000 gardiens qui servirent dans les camps, seules 3 600 furent des femmes. Et aucune gardienne n'a jamais servi dans les camps d'extermination de Belzec, Sobibór, Treblinka ou Chełmno.

Sept Aufseherinnen servirent à Vught, vingt-quatre servirent à Buchenwald, trente-quatre à Bergen-Belsen, dix-neuf à Dachau, vingt à Mauthausen, trois à Dora-Mittelbau, sept à Natzweiler-Struthof, vingt à Majdanek, 200 à Auschwitz et ses camps annexes, 140 à Sachsenhausen, 158 à Neuengamme, quarante-sept à Stutthof, à comparer aux 958 qui servirent à Ravensbrück, 561 à Flossenbürg et 541 à Gross-Rosen. Beaucoup de surveillantes travaillaient dans les camps annexes en Allemagne, quelques-unes en France, Autriche, Tchécoslovaquie et Pologne. 

Promotions et avancements

La lecture des témoignages, tant dans la presse que dans les comptes rendus de procès, a largement prouvé que l'univers concentrationnaire nazi était un milieu brutal et sadique, dirigé par des hommes SS dont la mission est vite devenue l'extermination des déportés, dans un univers d'où la pitié était vite balayée. Les commandants des camps jugeaient vite leurs auxiliaires féminines sur leurs capacités à brutaliser et même à tuer. Si une Aufseherin se montrait brutale, sadique et sans pitié, elle devenait une collaboratrice utile à leur mission et remplissait alors les conditions pour être promue aux grades supérieurs de Rapportaufseherin (gardienne-chef), Erstaufseherin (première gardienne), Lagerführerin (chef de camp, une haute position sociale) ou Oberaufseherin (inspectrice senior, une très haute position sociale).

Le plus haut rang jamais atteint le fut par deux femmes, Anna Klein et Luise Brunner, et c'était le rang de Chef Oberaufseherin (inspectrice senior en chef). Mais aucune gardienne ne pouvait donner des ordres à un homme, quelles que soient les circonstances. Et aucune gardienne n'a jamais atteint le grade de commandant dans le système concentrationnaire. Elles étaient soit de rang équivalent aux hommes, soit sous leur autorité. Ravensbrück fut le seul camp strictement féminin ; il était dirigé par beaucoup de SS qui étaient assistés par quelques surveillantes. 

Camps, noms et grades 
  • La chef surveillante à Allendorf était Kaethe Hoern; à Auschwitz Johanna Langefeld, Maria Mandel, Margot DreschelIrma Grese et Elisabeth Volkenrath.
  • A Belzig, la chef des gardiennes était Hedwig Ullrich.
  • A Bergen-Belsen, les deux surveillantes étaient Irma Grese et Elisabeth Volkenrath tandis qu'Herta Ehlert servait comme gardienne adjointe.
  • La Lagerführerin Kuegler servait comme chef du camp annexe de Bolkenhain.
  • Johanna Wisotzki était Oberaufseherin à Bromberg Ost tandis qu'Ilse Koch était appointée chef gardienne à Buchenwald.
  • Dans le camp annexe de Danzig Langfuhr, Gerda Steinhoff commandait toutes les surveillantes et déportées, à Dora-Mittelbau, c'était Erna Petermann.
  • Au camp annexe de Ravensbrück, Dresden Universelle, Charlotte Hanakam était chef surveillante et à Flossenbürg, ce grade fut donné à trois femmes à trois moments différents ; Gertrud Becker, Dora Lange et Gertrud Weniger.
  • Dans le camp auxiliaire de Graslitz, Marianne Essmann fut promue gardienne en chef, à Gross-Rosen, Jane Bernigau, à Gruenberg, Anna Viebeg servait comme chef Oberaufseherin, tandis qu'Anna Jahn et Hela Milefski servaient comme Lagerleiterinnen en second (directrices de camp remplaçantes).
  • A Gruschwitz-Neusalz, camp annexe de Gross-Rosen, Elisabeth Gersch en avait la charge, à Hamburg-Wandsbek, Annemie von der Huelst.
  • Le camp annexe d'Hanau en Allemagne était supervisé par la chef surveillante Lydia Neudert.
  • A Helmbrechts, un camp annexe de Flossenbürg construit près de Hof Allemagne, originellement Martha Dell' Antonia était à la tête de plus de vingt-deux gardiennes. À la fin de 1944, elle fut remplacée par l'amante du commandant Doerr, Herta Hegel.
  • A Hirtenberg, Jane Bernigau servit quelque temps comme chef surveillante, à Holleischen, Dora Lange.
  • Le minuscule camp annexe de Kratzau II en Pologne fut surveillé par Gertrud Becker, Lenzing par la Lagerführerin Schmidt et l'Oberaufseherin Margarete Freinberger.
  • Majdanek fut supervisé par Elsa Erik, assistée par les chefs surveillantes adjointes Hermine Braunsteiner, Else Weber, Redeli, Ellert et Elisabeth Knoblich.
  • Mauthausen fut supervisé plus de deux années par deux femmes, Jane Bernigau et Margarete Freinberger.
  • Neuengamme en Allemagne du Nord fut supervisé par les chefs gardiennes Annemie von der Huelst et Inge Marggot Weber tandis qu'une femme nommée « Anna » commandait le camp annexe de Nurnberg-Siemens.
  • A Oberalstadt, Irmgard Hofmann en était la Lagerführerin.
  • A Obernheide, Gertrud Heise était la chef de sept femmes SS, à Oederan, Dora Lange et à Plaszow, Alice Orlowski.
  • Ravensbrück était le terrain d'entraînement des gardiennes. Comme chefs de ces gardiennes, il y avait Jane Bernigau, Margarete Gallinat, une femme nommée Small, Maria Mandel, Johanna Langefeld, Greta Boesel, Else Grabner, Kaethe Hoern, Erna Rose, Anna Klein, pendant que Dorothea Binz leur servait d'assistante.
  • Rochlitz était supervisé par Marianne Essmann, Sachsenhausen par Ilse Koch et plus tard par Hilde Schlusser et Anna Klein.
  • Des généraux SS de Stutthof promurent Johanna Wisotzki et Gerda Steinhoff au grade de surveillantes en chef, tandis qu'au camp de concentration de Theresienstadt ce grade fut donné à Hildegard Neumann.
  • Ruth Closius supervisait Uckermark, Margarete Gallinat surveillait à Vught, Susanne Hille était chef des gardiennes à Unterlüss et Hilde Hahn surveillait dans le camp annexe de Flossenbürg, Zwodau.
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