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Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias

Vucic Aleksandar

Aleksandar Vucic  né le 5 mars 1970 à Belgrade, est un homme d'État serbe. Il est président du Parti progressiste serbe (SNS), président du gouvernement de la Serbie de 2014 à 2017 et président de la République depuis le 31 mai 2017.

Vucic Aleksandar
Vucic Aleksandar
Vucic Aleksandar

Aleksandar Vučić grandit dans le Blok 45, un quartier de la municipalité de Novi Beograd. En 1988, il termine ses études secondaires au lycée de Zemun puis étudie à la faculté de droit de l'université de Belgrade dont il sort diplômé en 1994. En 1992 et 1993, il travaille en tant que journaliste pour Kanal S à Pale, dans la République serbe de Bosnie, où il s'occupe des actualités en anglais et réalise des reportages et des entretiens. En 1993, il devient membre du Parti radical serbe (SRS), fondé en 1991 par l'ultranationaliste Vojislav Šešelj et, en 1995, il devient secrétaire général du parti. Des années durant, Aleksandar Vučić défend les leaders serbes de Bosnie accusés d'atrocités pendant le conflit de 1992-1995. « Si vous tuez un Serbe, nous allons (tuer) cent Musulmans », menace-t-il en juillet 1995, quelques jours après le massacre de Srebrenica où 8 000 musulmans sont tués par les forces serbes bosniennes. En 2010, il rejette en partie ces déclarations passées.

Après la victoire du Parti radical aux élections locales à Zemun en 1996, il devient directeur du Centre culturel et sportif Pinki. Le 24 mars 1998, Aleksandar Vučić est élu ministre de l'Information dans le gouvernement d'union nationale présidé par Mirko Marjanović, auquel participent le Parti socialiste de Serbie (SPS) de Slobodan Milošević, le Parti radical serbe (SRS) et la Gauche yougoslave (JUL). Dans le cadre de ses fonctions, il fait passer une « Loi sur l'information publique » (Zakon o javnom informisanju) visant à limiter les propos jugés contraires aux intérêts de l'État et prévoyant des sanctions contre les contrevenants. Le 13 juin 1998, il prononce un discours devant l'assemblée de l'Association des journalistes de Serbie (en serbe : Udruženje novinara Srbije), où il affirme que « certains médias publics sont au service de quelques puissances mondiales dans la conduite d'une guerre spéciale contre la Serbie ». La loi est adoptée en octobre et elle touche le Dnevni telegraf, Evropljanin et Naša Borba. Il bannit de Serbie les chaînes de télévision étrangères, opposées au gouvernement. Il reconnaîtra plus tard qu'il avait tort et qu'il avait changé, en affirmant : « Je n'ai pas honte de confesser mes erreurs politiques ». Sa fonction de ministre cesse le 24 octobre 2000, à la suite de ce que l'on appelle la « révolution des bulldozers » qui évince Milošević du pouvoir.

Aux élections législatives du 28 décembre 2003, Aleksandar Vučić figure en 5e position sur la liste du Parti radical serbe (SRS), qui remporte 27,61 % des suffrages et obtient 82 sièges sur 250 à l'Assemblée nationale de la République de Serbie. Il obtient alors un mandat parlementaire. Aux élections locales de 2004, Aleksandar Vučić se porte candidat pour devenir maire de Belgrade mais il est battu par Nenad Bogdanović du Parti démocratique (DS). Aux élections législatives du 21 janvier 2007, il figure en 5e place sur la liste du SRS. La liste remporte 28,59 % des suffrages et obtient 81 sièges à l'Assemblée, ce qui lui vaut un nouveau mandat. L'élection de Boris Tadić à la présidence de la République, le 3 février 2008, provoque des élections législatives anticipées qui ont lieu le 11 mai en même temps que les élections locales. Aux législatives, Aleksandar Vučić figure encore une fois sur la liste du SRS, qui obtient 29,45 % des suffrages et envoie 78 représentants à l'Assemblée nationale. Mais, simultanément, il se présente une nouvelle fois à la fonction de maire de Belgrade. Le 14 mai 2008, le Parti socialiste de Serbie (SPS) d'Ivica Dačić, le Parti démocratique de Serbie (DSS) de Vojislav Koštunica et le Parti radical serbe de Tomislav Nikolić décident de s'unir pour former une majorité à l'Assemblée de la Ville de Belgrade. Un accord de coalition est signé le 28 mai 2008, ouvrant à Aleksandar Vučić la voie de la mairie ; au dernier moment, le SPS, signataire de l'accord, change de camp et permet à Dragan Đilas, du Parti démocratique (DS) d'être élu à cette fonction.

Après les élections de 2008, le Parti radical serbe entre en crise. Le 6 septembre 2008, Tomislav Nikolić, vice-président du SRS et président de facto en l'absence de Vojislav Šešelj, démissionne de ses fonctions, notamment à la suite d'un désaccord sur l'entrée de la Serbie dans l'Union européenne. Avec des membres et des députés du parti, il fonde un nouveau club parlementaire appelé Napred Srbijo ! (« En avant la Serbie ! »). Le 12 septembre, Nikolić et ses partisans sont officiellement exclus du SRS. Vučić quitte le SRS le 14 septembre et rejoint le Parti progressiste serbe (SNS) fondé en octobre par Nikolić ; il en devient l'un des vice-présidents. Aux élections législatives du 6 mai 2012, Aleksandar Vučić participe à la coalition Donnons de l'élan à la Serbie, emmenée par Nikolić ; il figure en seconde position sur la liste, qui obtient 24,04 % des suffrages et 73 députés. Il obtient un mandat mais, après que Tomislav Nikolić est devenu président de la République, il y renonce le 27 juillet en devenant premier vice-président du gouvernement d'Ivica Dačić et ministre de la Défense. Parallèlement, le 29 septembre 2012, Vučić est officiellement élu président du Parti progressiste serbe en remplacement de Nikolić. Aleksandar Vučić et le secrétaire de la Défense américain Leon Panetta à Washington D.C. (décembre 2012)

Après la crise de la coalition gouvernementale de l'été 2013, il conserve son poste de vice-président, où il est chargé de la défense, de la sécurité et de la lutte contre la corruption. S'agissant du Kosovo, Vučić joue un rôle central dans les négociations avec Catherine Ashton pour l'adhésion de la Serbie à l'Union européenne, acceptant l'idée d'un accord avec le Kosovo comme condition préalable à cette adhésion. Dès mai 2013, en visite à Mitrovicë/Kosovska Mitrovica, il engage les représentants des quatre municipalités serbes du Nord du Kosovo (Zvečan/Zveçan, Zubin Potok, Leposavić/Leposaviq et Kosovska Mitrovica Nord) à accepter un accord, en affirmant : « Je ne dis pas que cet accord est bon mais qu'à ce stade nous ne pourrions pas obtenir quelque chose de mieux » ; il engage également les Serbes du Kosovo à « quitter le passé et à penser à l'avenir ». Face à une situation économique difficile en Serbie, les tensions au sein du gouvernement grandissent ; malgré cela, les sondages sont favorables au Parti progressiste, notamment en raison de l'ouverture des négociations pour l'adhésion de la Serbie à l'Union européenne et à la suite de succès dans la lutte contre la corruption. Dans ce contexte, Aleksandar Vučić en appelle à des élections législatives anticipées susceptibles d'asseoir la légitimité politique de son parti. Le premier ministre Ivica Dačić donne son accord pour ces élections anticipées. 

Le 29 janvier 2014, le président, Tomislav Nikolić dissout l'Assemblée et convoque des élections législatives anticipées pour le 16 mars. Pendant la campagne, Aleksandar Vučić conduit la liste « Un avenir dans lequel nous croyons » (en serbe : Budućnost u koju verujemo), constituée du Parti progressiste serbe, du Parti social-démocrate de Serbie, de Nouvelle Serbie, du Mouvement serbe du renouveau et du Mouvement des socialistes, qui remporte à elle seule 48,34 % des suffrages et obtient 158 députés sur 250 à l'Assemblée nationale. Le 27 avril 2014, Vučić est élu par l'Assemblée président du gouvernement de la Serbie. Comme vice-président de l'ancien gouvernement et comme chef de campagne, il s'était engagé à poursuivre sa politique anticorruption ; ce climat favorise l'inculpation de Miroslav Mišković, l'homme le plus riche de Serbie, pour détournement d'argent. Malgré ses débuts politiques dans les années 1990 comme « faucon ultranationaliste », il affiche désormais des opinions pro-européennes convaincues, déclarant à ce titre : « je ne cache pas que j'ai changé… J'en suis fier ». Il se montre ainsi conciliant dans les relations de la Serbie avec le Kosovo ou encore lors de la crise migratoire de 2015-2016. Si l'opposition critique pour sa part les tendances autoritaires ou l'étroit contrôle des médias du Premier ministre, celui-ci voit sous sa gouvernance la Serbie classée comme « démocratie semi-consolidée » par l'ONG Freedom House. Sa volonté d'intégrer l'Union européenne se couple en effet avec la nécessité de tenir face à la frange droitière de son électorat et de ne pas froisser le traditionnel allié de la Serbie, la Russie.

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