Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias
Les Nuits de Cabiria (Le notti di Cabiria) est un film franco-italien réalisé par Federico Fellini et sorti en 1957. À Rome, Cabiria, une prostituée un peu simplette, échappe à la noyade après avoir été dépouillée par celui qu’elle croyait être son grand amour. Mais elle continue à porter un regard émerveillé sur la vie. Ainsi, après avoir passé une nuit enchanteresse (bien qu’elle l’ait terminée cloîtrée dans la salle de bain) chez le célèbre acteur Alberto Lazzari, elle fait la connaissance du gentil et timide Oscar. C’est de nouveau le grand amour jusqu’au soir où Oscar s’enfuit avec toutes ses économies. Au petit matin, après avoir voulu mourir, Cabiria reprend espoir au son de l’aubade que de jeunes musiciens donnent au nouveau jour.
Les Nuits de Cabiria de Federico Fellini
Qui est ce brin de fille, chaton mouillé repêché dans le Tibre ? Cabiria, « una che fa la vita », une qui « fait la vie », comme on appelle les prostituées dans les faubourgs de Rome. En vérité, c'est la vie qui a « fait » Cabiria, ou plutôt l'a défaite, blessée, malmenée. Son petit ami l'a poussée dans le fleuve pour la voler. Un acteur égoïste l'oublie après l'avoir levée. Même la Sainte Vierge s'en fout, qui reste sourde à ses prières. Tant pis. Après chaque chute, Cabiria se relève, et attend bravement son miracle.
Ebouriffée, bagarreuse et candide, inoubliable bouille de farfadet aux yeux brûlants, la Masina crève les coeurs et l'écran. Ce rôle poignant lui vaudra un prix à Cannes. C'est la deuxième fois, après La Strada, qu'elle tourne sous la direction de son mari, Fellini. Encore sous influence néoréaliste, le cinéaste la lâche ici dans un monde de misère, de béton brut et de terrains vagues, écrasé par un soleil qui dessèche tout, y compris les rêves d'avenir. La nuit, dans l'ombre des trottoirs ou chez les gens riches, l'illusion reprend ses droits. Comme dans cette scène fantastique où, dans un théâtre miteux, un magicien « hypnotise » Cabiria pour lui faire croire à l'amour. Ce moment annonce le Maestro onirique et fantasque que Fellini est en train de devenir, celui d'Amarcord ou de Fellini Roma. Sur la musique de Nino Rota, c'est toute l'avant-garde de son oeuvre future, marginaux tonitruants et gagneuses aux seins lourds, qui défile ici en arrière-plan.