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Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias

Carignon Alain

Alain Carignon, né le 23 février 1949 à Vizille (Isère), est un homme politique français. Maire RPR de Grenoble de 1983 à 1995, il est ministre délégué à l'Environnement du gouvernement Chirac II puis ministre de la Communication du Gouvernement Balladur de 1993 à sa démission, l'année suivante, qui précède sa mise en examen pour corruption et son emprisonnement pendant 29 mois.

Carignon AlainCarignon Alain

Diplômé de l'Institut d'administration des entreprises (à l'époque École supérieure des affaires) de Grenoble, il commence sa carrière en tant que directeur général adjoint de la Chambre de commerce et d'industrie de Grenoble. Il travaillera au cabinet du médiateur, puis à la commission industrie du Conseil économique et social. Il entre au Conseil général de l'Isère et devient chargé de mission auprès de Jérôme Monod, secrétaire général du RPR. Alain Carignon se fait connaitre en emportant en 1983 la mairie de Grenoble, bastion socialiste de longue date, face à Hubert Dubedout. Il devient ensuite député européen en 1984 et président du conseil général de l'Isère en 1985. Il fait partie des douze jeunes députés « rénovateurs » RPR et UDF (avec notamment François Léotard, Michel Noir et Philippe Séguin), qui souhaitent évincer à la fois Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Chirac.

En 19831, il organise un référendum municipal sur la création du tramway de Grenoble après avoir appuyé sa campagne municipale sur l'opposition à ce projet de l'équipe d'Hubert Dubedout. Le projet est accepté par 54 % des Grenoblois. Le tramway de Grenoble, inauguré en 1987 est le premier tramway au monde entièrement accessible aux handicapés. Au cours de ses mandats, Grenoble est choisi aux dépens de Strasbourg pour l'implantation de la source européenne de rayonnement Synchrotron, permettant ainsi le désenclavement du polygone scientifique par la construction de deux nouveaux ponts (pont d'Oxford et pont des Martyrs). Alain Carignon inaugure en 1985 la Chambre de commerce et d'industrie de Grenoble dans le quartier Hoche, inaugure en 1986 le centre national d'art contemporain sur le site industriel Bouchayer-Viallet, créé en 1987 le parc Pompidou dans le quartier de la Capuche, inaugure en 1988 le Summum et la voie sur berge, agrandi Alpexpo en 1989, lance en 1990 le quartier d'affaires Europole sur des friches industrielles en y implantant en 1992 l'école supérieure de commerce de Grenoble et laissant la possibilité d'installer le futur palais de justice. Enfin, en 1994, il transfère le Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère dans la rue Hébert. 

Parallèlement, Alain Carignon rénove certains quartiers et bâtiments historiques du centre ville comme la halle Sainte-Claire inaugurée en 1991 ou l'ancien palais des évêques qui deviendra en 1998 le musée de l'Ancien Évêché. En 1986, il remporte les législatives dans la circonscription de sa ville et est appelé par Jacques Chirac dans le premier gouvernement de cohabitation, au poste de ministre délégué à l'Environnement. Le 11 mai 1986, peu après la catastrophe de Tchernobyl, il déclarait au journal télévisé d'Antenne 2 que « Les taux de radioactivité [en France] les plus élevés sont en dessous des seuils à partir desquels il y a danger, et largement en dessous : 5, 10 ou 100 fois en dessous. », reprenant les éléments communiqués au gouvernement par le service central de protection contre les rayonnements ionisants. Ces propos se sont avérés faux. À la suite de cette catastrophe, il proposera, en collaboration avec le ministère de l'Intérieur, une loi au Parlement sur la prévention des risques majeurs qui sera adoptée à l'unanimité en 1987.

Réélu député en 1988, il démissionne pour cause de cumul de mandats. Lors du second gouvernement de cohabitation, en 1993, le nouveau premier ministre Édouard Balladur le nomme ministre de la Communication. Il doit démissionner l'année suivante en raison de l'affaire de financements politiques qui l'emmenera en prison. Il fait adopter en décembre 1993 la loi dite 'Carignon' qui porte sur la création d'une cinquième chaine de télévision publique, 'La Cinquième' (aujourd'hui France 5) ainsi que l'instauration d'un quota obligatoire de 40 % de chansons françaises sur les ondes radiophoniques. Le 9 février 1994, le juge Philippe Courroye ouvre une information contre X pour abus de biens sociaux et recel. L'affaire en question concerne les journaux News et Dauphiné News de Grenoble, journaux de facture luxueuse lancés quelques semaines avant les élections municipales de 1989 et qui soutiennent le conseil municipal sortant. En mars 1989, Alain Carignon est réélu maire de Grenoble et les journaux disparaissent, laissant un passif de 10 millions de francs. La Lyonnaise des eaux, qui vient de remporter, via une de ses filiales, la gestion des eaux de Grenoble nouvellement privatisée, entre alors dans le capital de l'entreprise de presse, et bien que celle-ci n'ait plus aucune activité, elle en éponge les dettes.

Le 19 juillet 1994, Alain Carignon annonce sa démission de son poste de ministre de la Communication du gouvernement pour pouvoir être mis en examen. Il est condamné le 9 juillet 1996 par un arrêt définitif de la chambre correctionnelle de la Cour d'appel de Lyon à 5 ans de prison (dont 1 an avec sursis), 5 ans d'inéligibilité, et 400 000 francs d'amende pour corruption, abus de biens sociaux, et subornation de témoins. Il a été libéré en mai 1998. Au début de septembre 1997, alors qu'il est incarcéré à la prison de Villefranche-sur-Saône pour l'affaire Dauphiné News, Alain Carignon est mis en examen pour « faux, usage de faux et abus de biens sociaux » dans l'enquête sur la société Grenoble Isère développement (GID). Celle-ci est une société d'économie mixte liée au conseil général de l'Isère, dont il est resté président pendant le début de son incarcération. Le 13 juillet 1999, il est condamné par le tribunal correctionnel de Grenoble à dix-huit mois d'emprisonnement avec sursis et 80 000 francs d'amende pour « abus de biens sociaux et usage de faux ». Le procureur adjoint avait requis deux ans avec sursis et 100 000 F d'amende. Le sénateur Jean Boyer, poursuivi en qualité de président de GID, est lui condamné à quinze mois d'emprisonnement avec sursis et 50 000 francs d'amende. En 2004, la Chambre régionale des comptes condamne Alain Carignon et Xavier Péneau à rembourser au conseil général de l'Isère la somme de 253 126,36 euros, et à payer en outre 51 000 euros d'intérêts, ainsi que 25 000 euros d'amende pour Alain Carignon, 15 000 pour Xavier Péneau. Le 29 janvier 2009, la Cour des comptes confirme la décision. En février 2011, le ministère du Budget rejette la demande de remise gracieuse déposée par Alain Carignon.

Il revient en politique en 2002, après 29 mois de détention, un record pour un homme politique en France, suivis de 5 ans d'inéligibilité. Malgré l'opposition d'Alain Juppé, alors chargé de la création de l'UMP, il intègre le nouveau parti de droite14. Il prend la tête de la fédération UMP de l'Isère en 2003, les conditions de son élection étant néanmoins fortement contestées. En novembre 2006, Alain Carignon est désigné à 80 %, par les militants UMP de la 1re circonscription de l'Isère, candidat pour les élections législatives de 2007. Contestée, cette désignation est néanmoins validée par la Commission nationale de l'UMP, aux dépens du député sortant Richard Cazenave qui choisit de se présenter comme indépendant.

La campagne d'Alain Carignon est marquée par la tenue de nombreuses réunions publiques, en présence de plusieurs personnalités politiques (Renaud Donnedieu de Vabres, Valérie Pécresse, Pierre Méhaignerie, etc.) et par une opposition farouche à son retour en politique, y compris au sein de l'UMP. Le 10 juin 2007, Alain Carignon arrive en deuxième position du premier tour des élections législatives, avec 21,45 % des bulletins exprimés, devant Richard Cazenave (19,62 %) qui perd ainsi son siège de député, mais largement derrière Geneviève Fioraso, la candidate du Parti socialiste (32,02 %). Sans grande surprise, Alain Carignon est battu au deuxième tour par son opposante socialiste, qui obtient 63,03 % des suffrages dans une circonscription pourtant plutôt favorable aux partis de droite.

Cet échec l'incite à renoncer à se présenter aux élections municipales à Grenoble. Le 10 janvier 2009, le chef de file de ses opposants, Michel Savin, est élu président de l'UMP Isère. Celui-ci démissionne cependant dix neuf mois plus tard de la présidence en dénonçant le manque de transparence dans le fichier des adhérents locaux. Alain Carignon conseille depuis Brice Hortefeux et Nicolas Sarkozy à titre officieux. Bien qu'il vive au Maroc, il intervient régulièrement dans la politique iséroise. En 2013 il participe aux débats des primaires ouvertes organisées par l'UMP pour désigner le candidat à la mairie de Grenoble. Ce scrutin n'a finalement pas lieu, le parti, embarrassé par ses divisions, choisissant de reprocher au maire PS Michel Destot de ne pas faciliter son organisation. La commission d'investiture de l'UMP choisit alors son opposant Matthieu Chamussy comme tête de liste,

Alain Carignon figurant à la troisième place. Il obtient en compensation la promesse d'être la tête de liste UMP lors des futures élections régionales de 2015 en Isère. Matthieu Chamussy refuse cependant de prendre Alain Carignon en troisième de liste, et le 15 octobre la tête de liste lui est retirée par les instances du parti. Un nouveau candidat doit être désigné à une date ultérieure. Finalement, le 27 novembre, la commission d'investiture de l'UMP renomme Matthieu Chamussy en tête de liste et place l'ancien maire en 9e place. Cette position est théoriquement éligible même si la droite ne remporte pas les élections municipales dans la ville. La défaite de la liste UMP le 30 mars 2014 sera cependant suffisamment lourde pour qu'Alain Carignon ne soit pas élu conseiller municipal. La liste UMP n'arrive en effet qu'en troisième position avec un score de 23,99 % - soit 7 élus - derrière celles d'Éric Piolle (EELV) et de Jérôme Safar (PS), et ce malgré une tendance nationale très favorable à la droite.

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