Wise Robert

Publié le par Mémoires de Guerre

Robert Wise, né à Winchester (Indiana) le 10 septembre 1914 et mort à Los Angeles le 14 septembre 2005, est un réalisateur, producteur, metteur en scène et monteur américain. En 1961, il coréalise avec le chorégraphe Jerome Robbins le film musical West Side Story, qui remporte dix Oscars. Quatre ans plus tard, il réalise un autre film musical, La Mélodie du bonheur, couronné par cinq Oscars. 

Wise Robert

Carrière

Des débuts dans le montage

À la suite de la crise de 1929 Robert Wise interrompt ses études de journalisme dans l'Indiana et émigre en Californie. Il débute dans l'industrie du cinéma en 1933 en rejoignant la RKO, qui a embauché son frère comme comptable. Lui se retrouve coursier et porte des bobines de film entre les salles de montage et de projection. L'année suivante, il commence un apprentissage dans le bruitage et le montage son pour un film de l'ère Pré-Code du studio, L'Emprise, réalisé par John Cromwell. En 1939, il est l'un des monteurs les plus réputés de la RKO. Il travaille sur Quasimodo de William Dieterle, sixième adaptation du roman Notre-Dame de Paris avec Charles Laughton et Maureen O'Hara. Orson Welles fait ensuite appel à lui à deux reprises, tout d'abord pour Citizen Kane (1941) — qui lui vaut une nomination à l'Oscar du meilleur montage —, puis pour La Splendeur des Amberson (1942).

Passage à la réalisation

Wise passe à la réalisation en 1943, lorsque la RKO lui demande de remplacer Gunther von Fritsch sur le tournage d'un film fantastique, La Malédiction des hommes-chats, qui a pris du retard. Suivent plusieurs films de série B qui lui permettent de se démarquer, comme Le Récupérateur de cadavres (1945), un film d'horreur avec Boris Karloff, et le film noir Né pour tuer (1947). Il signe Nous avons gagné ce soir en 1949, un film sur la boxe pour lequel il obtient le Prix de la critique au Festival de Cannes. C'est aussi un des premiers films dont l'action se déroule en temps réel. En 1951, il réalise Le Jour où la Terre s'arrêta, un film de science-fiction sur la prolifération des armes nucléaires souvent considéré comme la première œuvre d'envergure du genre dans le cinéma américain. En 1956, il met en scène un film épique, Hélène de Troie — dans lequel Brigitte Bardot tient son premier rôle hors de France —, et un western, La Loi de la prairie. En 1958, il réalise un film de guerre, L'Odyssée du sous-marin Nerka, et Je veux vivre ! qui raconte l'histoire de Barbara Graham, première femme à avoir été exécutée aux États-Unis. Ce réquisitoire contre la peine de mort lui permet d'être nommé à l'Oscar du meilleur réalisateur. 

Quinze Oscars en quatre ans

En 1961, Wise produit et coréalise West Side Story avec le chorégraphe Jerome Robbins. C'est la première adaptation de la comédie musicale à succès de même nom créée par Leonard Bernstein, Arthur Laurents et Stephen Sondheim. Ce long-métrage ressuscite le film musical hollywoodien, genre considéré en déclin depuis Les Girls de George Cukor en 1957. Triomphe international, West Side Story obtient dix Oscars dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. Le cinéaste met ensuite en scène La Maison du diable (1963), devenu un classique du cinéma d'épouvante, servi par une mise en scène magistrale avec très peu d'effets spéciaux. En 1965, il obtient un nouveau succès mondial grâce à un autre film musical, La Mélodie du bonheur, adapté cette fois du livre autobiographique de la chanteuse autrichienne Maria Augusta Trapp. 

Le film surpasse Autant en emporte le vent (1939) en nombre d'entrées, ce qui ne s'est encore jamais vu à l'époque, et obtient cinq Oscars dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. La Mélodie du bonheur est un film de transition pour Wise, désireux d'apaiser la 20th Century Fox qui s'inquiétait du temps pris par la préproduction de La Canonnière du Yang-Tsé (1966), long-métrage se déroulant en 1926 pendant la guerre civile chinoise. Anticolonialiste, le film met en vedette Steve McQueen, Richard Attenborough et Candice Bergen avec un tournage à Taiwan et Hong Kong, en pleine guerre du Viêt Nam. Voulu comme une parabole sur ce conflit, le film est acclamé par la critique. Steve McQueen reçoit son unique nomination aux Oscars pour sa performance dans le film. 

Une carrière de 57 ans

Étalée sur 57 ans, la carrière du réalisateur est éclectique : films catastrophe, histoires d'amour, drames, westerns, films policiers, films de guerre, films musicaux, films fantastiques et films de science-fiction. Au total, 40 longs-métrages qui ont marqué à des degrés divers l'histoire du cinéma. Même au crépuscule de sa carrière, le réalisateur s'implique dans la production de films sur DVD, allant jusqu'à apparaître publiquement pour les promouvoir. Wise a personnellement obtenu quatre Oscars : deux en 1962 pour West Side Story et deux en 1966 pour La Mélodie du bonheur, chaque fois pour le meilleur film et le meilleur réalisateur. En 1967, il reçoit l'Irving G. Thalberg Memorial Award, un prix décerné par l'Académie des arts et des sciences du cinéma pour récompenser sa carrière de producteur. Il présidera ensuite cette académie de 1985 à 1988, succédant au directeur artistique Gene Allen. Wise meurt le 14 septembre 2005 d'une crise cardiaque à l'UCLA Medical Center de Los Angeles. Après des funérailles célébrées en l’église de l'Immaculée Conception de Lock Haven, ses cendres sont remises à sa famille et ses amis. 

Distinctions

1950 : Prix de la critique au Festival de Cannes pour Nous avons gagné ce soir
1962 : Oscar du meilleur film et Oscar du meilleur réalisateur pour West Side Story
1966 : Oscar du meilleur film et Oscar du meilleur réalisateur pour La Mélodie du bonheur
1967 : Irving G. Thalberg Memorial Award pour sa carrière de producteur

Filmographie

Monteur

  • 1939 : Quasimodo (The Hunchback of Notre Dame) de William Dieterle
  • 1939 : Un ange en tournée (5th Avenue Girl) de Gregory La Cava
  • 1939 : Mademoiselle et son bébé (Bachelor Mother) de Garson Kanin
  • 1940 : Dance, Girl, Dance de Dorothy Arzner
  • 1940 : Mon épouse favorite (My Favorite Wife) de Garson Kanin
  • 1941 : Tous les biens de la terre (The Devil and Daniel Webster ou All That Money Can Buy) de William Dieterle
  • 1941 : Citizen Kane d'Orson Welles
  • 1942 : Sept Jours de perm (Seven Days' Leave) de Tim Whelan
  • 1942 : La Splendeur des Amberson (The Magnificent Ambersons) d'Orson Welles
  • 1943 : The Iron Major de Ray Enright
  • 1943 : Nid d'espions (The Fallen Sparrow) de Richard Wallace
  • 1943 : Bombardier de Richard Wallace

Réalisateur

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