Les Orgueilleux

Publié le par Yves Allégret

Les Orgueilleux est un film franco-mexicain de Yves Allégret sorti en 1953. Il a été présenté en compétition au Festival de Venise de 1953. Nellie arrive avec son mari malade à Alvarado, un village côtier mexicain de la région de Veracruz. Alors qu'elle cherche un médecin, elle croise Georges, un médecin déchu, devenu alcoolique. Le docteur n'aura pas le temps de soigner son mari, que Georges découvre mort, des suites d'une méningite cérébro-spinale. Nellie est troublée par le manque de tristesse qu'elle ressent. Le cas de méningite n'était pas isolé et une épidémie commence à ravager la région. Nellie s'installe à l'hôtel le temps d'essayer de rapatrier le corps de son mari en France, mais pour des raisons sanitaires celui-ci sera enterré sur place. 

Elle est confuse, d'autant plus que la disparition du porte-feuille de son mari la laisse sans ressources dans un pays inconnu, dont elle ignore tout. Elle doit subir une douloureuse vaccination anti-méningitique par ponction lombaire. Don Rodrigo, le patron de l'hôtel, lui fait une cour insistante et s'amuse de Georges, toujours en quête d'un verre ou d'une bouteille de Téquila. Georges était auparavant médecin, mais à la suite du décès de sa femme lors d'un accouchement qu'il a lui-même assisté, il n'a plus cessé de boire. Nellie fait preuve de plus en plus d'attention à son égard. Dans le village mis en quarantaine, l'angoisse monte, les gens cherchent à fuir : l'infirmier (cependant vacciné…) est touché par la maladie. À la demande du Docteur, et réveillé par l'amour de Nellie, Georges accepte de ne pas boire et de construire une infirmerie de fortune dans son quartier, afin de sauver des vies. Après avoir repoussé Don Rodrigo qui voulait abuser d'elle dans l'hôtel déserté, Nellie court rejoindre Georges sur la plage, et ils se jettent dans les bras l'un de l'autre.

On dit que Martin Scorsese est un admirateur de ce film et que l’érotisme des scènes où Michèle Morgan, en tenue légère se passe des glaçons sur le visage et le buste et se rafraîchit les jambes avec un ventilateur a troublé son adolescence. Parfois accusée de froideur l'actrice est ici très émouvante dans la détresse de son rôle de jeune femme désemparée. Gérard Philipe, remarquable, donne à son personnage la complexité ambiguë qui lui évite de sombrer dans la caricature. On dit souvent que les deux acteurs ne se sont pas bien entendus pendant le tournage, mais à l'écran la connivence est totale. Même si la phase de rédemption semble moins intéresser Yves Allégret.

 

Les Orgueilleux d'Yves AllégretLes Orgueilleux d'Yves Allégret

Les Orgueilleux d'Yves Allégret

Fiche technique

  • Titre : Les orgueilleux
  • Sous-titre : Alvarado
  • Réalisation : Yves Allégret et Rafael E. Portas
  • Scénario : Yves Allégret, Pierre Bost, Jean Aurenche d’après Typhus, le scénario original de Jean-Paul Sartre
  • Dialogues : Jean Aurenche, Jean Clouzot
  • Production : Raymond Borderie et Salvador Elizondo
  • Images : Alex Phillips
  • Montage : Jorge Bustos et Claude Nicole
  • Musique : Paul Misraki et Gonzalo Curiel
  • Pays : France - Mexique
  • Langue : français et espagnol (Mexique)
  • Durée : 103 minutes
  • Format : Noir et blanc - 4:3 - mono - 35 mm
  • Date de sortie : 25 novembre 1953 (Paris)

Distribution

  • Michèle Morgan : Nellie
  • Gérard Philipe : Georges
  • Carlos López Moctezuma : Le docteur
  • Victor Manuel Mendoza : Don Rodrigo
  • Michèle Cordoue : Anna
  • Arturo Soto Rangel : prêtre
  • André Toffel : Tom.
  • Jaime Fernández : chauffeur de camion
  • Josefina Escobedo
  • Chel López
  • Lucrecia Muñoz
  • Beatriz Ramos
  • Guillermo Segura
  • Salvador Terroba
  • Luis Buñuel  : trafiquant
  • Les habitants de la ville d'Alvarado (Vera Cruz)

Publié dans Films

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